Interview


 

 

Palmarès William David
1989 Champion de France de Formule Ford
1990 Championnat de France de Formule 3
1999 Champion de France de Peugeot 905 Spider
1999 Champion de France de Supertourisme


1 Site non officiel du Grand-Prix de Pau : Bonjour William. Tu as un palmarès riche. Comment en es-tu venu au sport automobile ? Qu'est ce qui t'a poussé à commencer par le karting en 86-86 ?

William David : Je suis venu au sport automobile car mon père a un garage et faisait à l'époque des courses automobiles : deuxième au championnat de France d'auto cross en 1982 et troisième au Grand Prix de Pau en Formule Ford en 1985. Le Karting est la meilleure école. La préparation mécanique et technique pouvant être effectuée par nos soins, cette discipline s'est imposée d'elle même. Voila pourquoi j'ai débuté par le karting.

2 SnoGPPAU : Le fait d'être palois et de disposer d'un évènement aussi retentissant que le Grand-Prix de Pau dans sa ville d'origine, a-t-il eu une influence sur ton envie de te lancer dans ce sport ?

W.D. : Le Grand Prix de Pau n'a absolument pas eu d'influence sur mon envie de faire du sport automobile, c'est tout simplement la passion de ce sport en général dans la famille qui m'y a poussé.

3 SnoGPPAU : Quelques mots sur ta carrière. Après le titre de 89, tu t'engages en championnat de France de F3 dans la même équipe que Laurent Aiello. L'année suivante, tu ne fais qu'une course en F3 en raison du service militaire. Qu'est ce qui t'empêche ensuite de repartir en F3 et qui fait que tu optes pour le championnat de 905 Spider ?

W.D. : La Loi Evin. Le service militaire a mis un gros frein sur nos ambitions. En 1989 et 1990, j'étais pilote MALBORO et lorsque j'ai terminé mon service national, la loi Evin a été votée et je n'avais alors plus de budget pour repartir en Formule 3. Le championnat de France de 905 Spider a été mon sauveur grâce à un coup de téléphone de Jean-Pierre NICOLAS.

4 SnoGPPAU : Tu ne gagnes pas ta vie en pilotant. A quel moment as-tu tiré‚ un trait sur une carrière professionelle ?

W.D. : Après une belle saison en Supertourisme en 1995, aucunes possibilités d'être pilote officiel dans une équipe d'usine ne s'offrait à moi. Ayant à l'époque une petite amie Varoise, devenue depuis mon épouse, nous avons décidé d'un commum accord de nous installer dans le Var et de mettre mon activité sportive en suspend au profit d'une carrière professionnelle un peu plus conventionnelle.

5 SnoGPPAU : Comment analyses-tu le fait que des pilotes comme J.C. Bouillon, Franck Lagorce, Patrick Lemarié que tu dominais régulièrement en Formule Ford en 89 aient pu accéder et briller dans des disciplines comme la F3000 et même la F1 ? Faut-il une bonne dose d'opportunisme et de chance pour gravir tous les échelons vers la discipline reine du sport auto ?

W.D. : C'est évident qu'en plus d'être doué derrière un volant, il faut être bien entouré et provoquer un peu la chance. Jules Bouillon et Franck Lagorce ont eu la chance de pouvoir intégrer la filière ELF et P. Lemarié d'avoir comme grand ami un certain Jacques Villeneuve qui l'aide dans ses démarches.

6 SnoGPPAU : Est-ce difficile de réunir un budget chaque saison lorsque l'on pilote au plus haut niveau en supertourisme ? Et comment cela évolue-t-il ? Est-ce plus aisé qu'avant ?

W.D. : Un budget pour rouler quelle que soit la discipline n'est jamais facile à avoir. Pour ma part le fait d'avoir un palmarès et un nom connu dans le milieu me permet d'être contacté par des équipes. Quoi qu'il se passe je n'ai jamais aimé rechercher de l'argent et maintenant que je ne vise plus de faire carrière je ne vais pas m'y mettre.

7 SnoGPPAU : Au sujet du Supertourisme. La discipline était à l'agonie voici 4 ans. Quel diagnostic dresses tu aujourd'hui sur son état de santé ?

W.D. : Bon c'est vrai qu'il y a beaucoup d'écarts entre les voitures et les pilotes mais petit à petit les teams se structurent et les voitures sont de plus en plus belles.

LE titre de 89 sur une Van Diemen du Graff Racing

8 SnoGPPAU : Quelles sont justement les perspectives de développement ? On parle beaucoup des silhouettes ? Qu'est-ce que cela va concrètement apporter ?

W.D. : Le développement devrait venir des silhouettes avec je l'espère en 2001 une quantité importante de ces voitures préparées par des teams actuellement en supertourisme et des équipes provenant de la Formule 3 et d'autres horizons.

9 SnoGPPAU : Peut-on envisager le retour d'équipes officielles ? Personellement, le souhaites-tu ?

W.D. : Le problème des équipes officielles c'est qu'en général une fois les championnats gagnés après avoir mis des budgets impressionnants, elles se retirent. Pour ma part je préfére des équipes dites "semi officielles" avec une aide technique et un apport de budget. Les constructeurs par le biais des ces équipes devraient revenir ainsi que de vrais pilotes expatriés à l'étranger.

10 SnoGPPAU : Pour une bonne part des visiteurs de cette page ( moi le premier ), le coté "réglages" dans le sport auto est toujours un petit peu flou. On en parle pas forcément beaucoup. Quelle est la différence de marge de manoeuvre en terme de réglages entre une monoplace et la Peugeot 406 de Gémo sport que tu pilotes en ce moment ?

W.D. : A un haut niveau le travail entre monoplace et berline est identique. On peut travailler sur les suspensions, l'aérodynamisme et la motorisation. La grosse différence se situe au niveau du pilotage. La monoplace reste le top niveau en terme de sensations mais la berline, en terme de réglages est très passionnante.

11 SnoGPPAU : Roules-tu beaucoup en dehors des week-ends de Grand-Prix pour faire évoluer la voiture ?

W.D. : Nous ne roulons jamais en dehors des week-ends de course pour des raisons budgétaires et de temps.

12 SnoGPPAU : Ton passage en monoplace à haut niveau constitue-t-il un avantage par rapport à tes adversaires directs en Supertourisme qui n'ont pas tous connu des équipes et un environnement aussi structurés que le Graff Racing par exemple ?

W.D. : Le fait d'avoir cotoyé des équipes et des pilotes rapides font qu'en terme d'expérience j'ai un petit avantage. Par contre, le fait d'avoir arrêté la compétition pendant pratiquement 3 ans m'a fait perdre un peu de rapidité.

13 SnoGPPAU : Combien de Grand-Prix de Pau as-tu disputé ?

W.D. : J'ai disputé cette année mon 10ème Grand Prix de Pau.

14 SnoGPPAU : Affectionnes-tu son tracé ? Penses-tu plus généralement que le sport automobile a sa place sur un circuit urbain ? ( Certains estiment en effet que la F3000 n'avait pas sa raison d'être à Pau tout comme la F1 et la F3000 à Monaco, car un circuit aussi serré bride le potentiel des voitures, empêche les dépassements, introduit des impondérables ( départ...) et pose des problèmes de sécurité.

W.D. : Plus que son tracé, c'est surtout le fait de rouler si près des rails qui est génial à Pau tout comme à Monaco, et je pense que tous les pilotes sont d'accord pour rouler sur ces 2 circuits.

15 SnoGPPAU : Quels sont les principaux points de dépassements possibles ? La gare, le Pont Oscar, le Lycée ?

W.D. : En priorité le virage de la gare et le pont Oscar si le camarade qui est devant met de la bonne volonté pour vous laisser passer.

16 SnoGPPAU : Quel est ton meilleur souvenir ? Et ton plus mauvais ?

W.D. : Mon meilleur souvenir sur ce circuit est 1994 puisque j'y ai gagné en 905 spider et j'ai fini 4ème en supertourisme avec ORECA la même année. Mon plus mauvais souvenir est mon accrochage en Formule Ford en 1989 alors que je dominai la saison.

17 SnoGPPAU : J'imagine que tu es soumis à des sollicitations plus importantes qu'ailleurs lorsque tu cours à Pau ? Cela compte-il en début de saison lorsque l'on négocie avec ses partenaires de savoir qu'au week-end de pentecôte on sera peut-être regardé plus attentivement qu'ailleurs ?

W.D. : Pour ma part absolument pas car nos courses sont télévisées sur tous les circuits et donc il n'y a pas plus d'images à Pau qu'ailleurs.

18 SnoGPPAU : Que penses-tu de l'évolution du Grand-Prix de Pau ? De l'arrêt de la F3000 ?

W.D. : Difficile de porter un jugement objectif sans avoir la fréquentation de cette année. Pour ma part j'ai l'impression que la Formule 3 a un impact moins important que la Formule 3000 à l'époque. Par contre on remarque que le spectateur est très friand de supertourisme qui réprésente un petit peu la voiture de monsieur tout le monde et chacun peut plus facilement s'y reconnaitre.